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Mobiliser les jeunes pour l'action climatique systémique, Les leçons que j'ai reçues du livre The New Climate War de Michael E. Mann

Sydney Whiting

· General,Hub members' stories

Sydney Whiting est une activiste du climat, une élève de 12e année et une leader ausein du Carrefour climatique communautaire du sud de l Alberta (@climatehubsa). Elle s'intéresse à l'intersection qui existe entre le gouvernement, les jeunes et l'action environnementale, ce qui l’a incité à poursuivre des études en sciences politiques à l'automne. 

En lisantle nouveau livre du Dr. Michael E. Mann, The New Climate War, j'ai étéstupéfaite par ses récits sur les théories du négationnisme climatique,l'opposition politique à des solutions climatiques raisonnables basées sur le marché et l'hypocrisie ciblée à l'encontre d'éminents scientifiques et portes-paroles pour le climat. En tant que jeune militante écologiste de 17 ans, ce fut une rencontre révélatrice de la polarisation qui se manifeste entre les défenseu.se.r.s des combustibles fossiles et des entreprises et les progressistes depuis bien plus longtemps que je ne suis en vie.  

Alors quela perspective de Mann est ancrée dans les batailles politiques américaines,les guerres climatiques ne sont pas perdues pour nous au Canada. La récente décision de la Coursuprême du Canada,qui a jugé la tarification du carbone constitutionnelle, a été controversée par les opposants politiques. Mais, comme l'explique M. Mann, « il n'y a rien d'intrinsèquement divisible ou partisan dans la tarification du carbone ». 

Ce sont lesautres forces, telles que les intérêts des combustibles fossiles et ceuxderrière le financement des campagnes de trolls qui utilisent les réseaux sociaux, comme l'écrit Mann, « pour faire avancer la cause du déni, de la déviation, du catastrophisme et du retardement. » 

L'actionindividuelle est importante, mais si nous nous laissons prendre par lesdernières tendances en matière d'environnement et de conservation, nous ne ralentirons pas les effets climatiques mondiaux de la poursuite des émissions de carbone. « Nous devrions tou[.te.]s nous engager dans des actions individuelles respectueuses du climat », concède M. Mann, « mais ne devenez pas complaisant[.e.]s, en pensant que votre devoir est accompli lorsque vous recyclez vos bouteilles ou que vous vous rendez au travail à vélo. » Une politique forte menant à la responsabilisation des entreprises influence le changement sociétal, alors que les choix de mode de vie n'affectent qu'un.e seul.e individu.e.  

Endiscutant avec des personnes de mon âge, j'entends constamment : « Je ne sais pas par où commencer ». Il existe des douzaines de groupes de lobbying - dont beaucoup sont basés ici en Alberta - qui peuvent aider les jeunes dans leur mission de faire pression sur le gouvernement, de parler de politique ou de faire le lien entre les intérêts des combustibles fossiles et ceux des énergies renouvelables. Je représente le Carrefour climatique communautaire du sud de l’Alberta (CCCSA), mais, quelle que soit leur affiliation personnelle, les carrefours climatiques communautaires locaux et les groupes de défense du climat travaillent à des objectifs écologiques similaires. Trouvez les vôtres et investissez dans leurs efforts dans la mesure du possible.  

Les élections locales approchant à grands pas, la prochaine action que nous pouvons entreprendre est d'exiger un gouvernement municipal respectueux du climat. Ce message s'adresse aux nouve.lle.aux électeurs : pensez à utiliser votre vote pour soutenir une action climatique progressiste. Les nouveaux conseils municipaux auront sans aucun doute le pouvoir d'instaurer une politique climatique locale forte et d'influencer les niveaux supérieurs de gouvernement pour qu'ils fassent de même. Le pouvoir réside dans les urnes.  

Lors d'unerécente présentation, j'ai eu l'occasion de poser quelques questions à M. Mann.J'ai parlé de l'inquiétude croissante des jeunes, surtout en Alberta, quant à l'avenir de l'industrie et des perspectives d'emploi, conséquence directe des changements climatiques. Les tendances numériques croissantes - et l'isolement provoqué par la pandémie mondiale de COVID-19 - ont fait que les gens se sont tournés vers les forums en ligne ou les réseaux sociaux pour exprimer ces préoccupations et participer au discours sur le climat. Mais même si les individu.e.s soutiennent la cause climatique, il peut être difficile d'étendre leurs actions au-delà des réseaux sociaux. Alors comment mobiliser ce groupe en ligne et exploiter son énergie abondante ?  

La réponsede M. Mann est succincte : nous devons utiliser l'espace numérique comme unepasserelle vers l'espace physique de l'activisme. Nous devons utiliser les possibilités de mise en réseau et les plateformes de vidéoconférence pour entrer en contact avec des personnes de nos communautés (et du monde entier) qui ont des objectifs climatiques similaires. Nous devons nous soutenir mutuellement, au lieu de nous engager dans des batailles numériques polarisées contre les trolls de l'internet. Et nous devons encourager nos pair.e.s et nos collègues à faire de même.  

Jecomprends, car je lutte également contre les pressions qui poussent les jeunesà rester inacti.ve.f.s. 

L'année quivient de s'écouler a été difficile : il a fallu naviguer entre la justicesociale, l'environnementalisme, la pandémie et la prise de conscience raciale, tout en trouvant des moyens personnels d'agir pour soutenir ces changements. Mais les preuves présentées dans le livre de Mann, et par d'autres climatologues loca.les.ux et internationa.les.ux, sont indéniables. Les jeunes méritent - non, ont besoin - d'avoir une place à la table des négociations.  

En tantqu'étudiante, je reconnais le pouvoir des voix collectives, de l'énergie et de l'enthousiasme présent sur les campus des lycées et des établissements d'enseignement supérieur. Les étudiant.e.s ont de l'espoir pour l'avenir de la justice climatique et du changement social - et nous sommes prêt.e.s à travailler pour cela. Pour contribuer à ces efforts, étudiant.e.s universitaires, contactez les responsables des Campus de la réalité climatique de votre université qui font un travail incroyable en matière de recherche environnementale, de leadership et d'engagement communautaire. Et s'ils n'en existent pas encore sur votre campus, sautez le pas. Collaborez avec vos pair.e.s, vos professeur.e.s et sur vos réseaux sociaux pour influencer et plaider en faveur de la durabilité, ou faites appel au soutien de votre Carrefour climatique communautaire local et du programme Campus de la réalité climatique du Projet de la réalité climatique Canada.  

Alors, à mes jeunes camarades je leur dit : La lecture d'ouvrages sur le climat tels que The New Climate War est importante pour la prise de consciencepersonnelle, mais la véritable action ne se produit que lorsque les individu.e.s se regroupent et agissent. 

Envisagezde soutenir le travail des groupes de défense locaux. Votez. Et ne cessez jamais de faire pression pour obtenir l'avenir que nous méritons.     

Campus de la réalité climatique est un programme unique qui permet aux étudiant.e.s deprendre des mesures significatives en faveur du climat, tout en établissant des liens avec d'autres militants et en acquérant de nouvelles compétences en matière de leadership. Avec le soutien direct des Ambassadeur.rice.s de la réalité climatique, les étudiant.e.s des campus participants reçoivent des conseils pour la conception de campagnes et la mobilisation citoyenne afin de convaincre leurs écoles à adopter des énergies propres et de les sensibiliser à la crise climatique. En rejoignant les Campus de la réalité climatique, les étudiant.e.s peuvent prendre d'innombrables initiatives pour faire pression sur les campus, telles que des grèves, des rassemblements, des pétitions, des lettres aux conseils d'administration, du lobbying et bien d'autres. Nous sommes à un point tournant dans la lutte pour résoudre la crise climatique et vous avez la possibilité de faire partie de la solution! 

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